Clip chanson Compost mortem Oumbi

La bienveillance étant pour moi une valeur essentielle que je voudrais faire transparaître dans mes différents projets, il me semble opportun de préciser une chose. Les invasives, tout comme Compost mortem, traitent de sujets complexes, peut-être même sensibles. Le but recherché est une invitation à ouvrir la réflexion (avec plus ou moins de légèreté !), ou simplement à prendre un moment de plaisir. Je n’ai rien contre un brin de colère à évacuer, toutes les émotions sont bonnes à vivre, mais mon intention n’est en aucun cas de blesser quiconque:)

Cette chanson pas toute jeune a été enregistrée en juillet 2020 au Jardin du Château d’Eau, par Rémi du Jardin d’Émerveille, pendant un stage de permaculture avec La Graine Indocile.

Je remercie mille fois msieu Dam, Karo, Rémi, Rima, Vinz et toute une belle équipe de gens de passage pour les très beaux moments partagés !

Vous trouverez l’album complet à écouter sans payer (ou le contraire) sur ma page Bandcamp !

COMPOST MORTEM

Tant que j’aurai le cœur battant
Je veux accorder l’abondance
Avec l’entraide et le bon sens
Pour les poètes résistants
Qui jouent ensemble sur le temps
Des cerises et de la semence
Pour les anarchistes chantants
La famille et pourtant
Si ma dernière cabriole
Pourrit le chemin parcouru
À quoi ça sert d’avoir mouru
Si je déborde de formol ?
Si je suis pété au méthanol
Qui viendra me manger tout cru ?
Qui voudra me passer la fiole
À la casserole ?

Du carbone, de l’azote, de l’eau
Mais sous dix centimètres de marbre
Comment ça peut nourrir les arbres ?
Et je te parle même pas des corbeaux
Le sol me fera bien plus beau
Que toute leur chimie macabre
Dans les reflets blancs d’un ruisseau
Les bourgeons d’un rameau
Dites à ceux qui aimeraient brûler
Mon beau costume du dimanche
Ma dépouille entre quatre planches
Doublées de soie immaculée
Oui, lorsque j’aurai basculé
Dites à ceux que cela branche
De sur ma cendre spéculer
Oui ceux que cela branche
De sur ma cendre spéculer
Allez vous faire en…

Moi je voudrais bien que les pissenlits
Viennent me bouffer par la racine
Le plan que la nature dessine
Chaque seconde s’accomplit
Et même la blanche Ophélie
S’est délitée dans sa piscine
C’est pas sur la mélancolie
Que les vers se multiplient
Je veux un millier d’escargots
À l’enterrement de ma gueule morte
Des vers, des mouches, pis des cloportes
Bien à l’abri de mon gigot
Me foutez pas dans un frigo
Que les petits diables m’emportent
Qu’ils se partagent le magot
Les saligauds

Ne mettez pas mon corps sous clé
Dans un tiroir de la science
Si c’est une question d’impatience
À me voir enfin recyclé
Pour que la boucle soit bouclée
Rapidement, faites confiance
Aux petites bactéries musclées
D’un compost Berkeley
Laissez la terre me mastiquer
Mais si le spectacle vous rebute
Enterrez-moi dans une butte
Je prendrai soin de vos poquets
J’aurai du plaisir à claquer
Pour un jardinier qui débute
Tiens, est-ce que ça serait compliqué
De m’inoculer du shiitake ?

S’il faut me livrer aux charognards
Plutôt les vautours de Provence
Que les marchands de la souffrance
Les virtuoses du billard
Dites-leur bien à ces pillards
J’aimerais mieux remplir la panse
Du plus vilain des petits canards
Que le cul d’un corbillard
Allez change-moi en Prunus
Je porterai les fleurs moi-même
Composte-moi si tu m’aimes
Fais mon bonheur de détritus
Composte-moi si tu m’aimes
Intègre-moi dans ton système
Composte-moi si tu m’aimes
Composte-moi si tu m’aimes
Comme ton matou mortibus
Comme une courge qui se ressème
Ou comme un ticket d’autobus
Et terminus

 

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